La liberté est un collage - Hommage à Jiri Kolar (ebook)

 
La liberté est un collage – Hommage à Jiri Kolar
Edition intégrale au format ebook de l'ouvrage « La liberté est un collage – Hommage à Jiri Kolar »parut en 2012 (version papier : format 21x28 cm, 96 pages dont 60 reproductions couleurs de 60 artistes différents)
Présentation
 Entreprendre une biographie de Jiri Kolar c’est déjà rassembler les fragments d’un gigantesque découpage, tant sa vie semble constituée de rencontres improbables et de trajectoires croisées (chiasmage). C’est également questionner les divers Fragments, selon la méthode préconisée par Jiri Kolar lui-même : découper ce n’est pas détruire, disait-il en substance, mais interroger. C’est encore saisir toute l’ironie d’une telle entreprise : peut-on raisonnablement rapporter en un livre l’essentiel de la vie d’un artiste qui l’a justement consacrée à découper des milliers d’ouvrages ? C’est enfin méditer sur les traces et détours du langage lui-même, dont on ne dira jamais assez l’importance qu’ils revêtent pour les collagistes : l’enfer, disait-il encore, consisterait à remettre en ordre tous les morceaux des livres que j’ai découpés. Le poète qu’il était ne pouvait pas ignorer que “l’enfer” est aussi le terme désignant cette partie d’une bibliothèque nationale où sont rangés les ouvrages à ne pas mettre entre toutes les mains...surtout pas celles des collagistes, même de celles et de ceux qui lui rendent hommage à travers cet ouvrage…
Bertrand Athouel
 Préface
 Qui d’autre pouvait, mieux que Pierre Jean, passionné de collages, ivre de poésie -sa vocation première -rédiger la biographie de Jiri Kolar, son maître à créer ?
La rencontre fulgurante eut lieu, il y a une quinzaine d’années, dans l’atelier de Monsieur K.
Pierre Jean l’attendait avec une impatience bien compréhensible et en est encore tout imprégné, presque transfiguré... Il nous fait partager son émotion et ses enthousiasmes.
Ecrivain, Jiri sait déchiffrer le destin des choses... Le sien est rempli de signes : d’abord, ce patronyme polysémique, puis la pomme, et ce goût de la liberté érigée en œuvre d’art.
En quelques tableaux, l’auteur brosse magistralement la vie de l’artiste prolétaire aux mille petits boulots, de l’artiste novateur en butte à la critique imbécile et frileuse, de l’artiste traqué, condamné par le pouvoir, par tous les pouvoirs ! Enfin, de l’artiste épris de liberté, fou de poésie.
Mais pas de n’importe quelle poésie. « La poésie évidente ! ». Une poésie qui s’émancipe des mots et on ne peut ignorer, nous dit Pierre Jean, que cette quête d’une « poésie visuelle » est celle d’un poète muselé !
Page à page, nous suivons l’Artiste qui se mêle aux autres, à la vie sociale, culturelle et artistique de son pays, de son époque. Alors, retentissent en nous les cris du peuple tchécoslovaque et le fracas assourdissant des chenilles des chars. L’artiste, envers et contre tous, ira jusqu’au bout de ses convictions.
Il fera le tour de toutes les techniques du collage et les inventoriera, comme si après lui, il ne restait plus rien à dire, à expérimenter... Dur pour nous qui suivons ! ...
« Sa poésie est à ce qu’on dit, bizarre !!! » s’est esclaffé, en son temps un jeune critique. Inculte, sans doute, car s’il avait lu Baudelaire, il aurait su que « le beau est toujours bizarre ». Et l’œuvre de Jiri est belle car elle s’impose à nous de toute évidence et nous dépasse, elle a traversé l’histoire et influencé de façon irrémédiable l’art contemporain. Jiri aime Baudelaire !
Guy Savel